LYON actutalités culturelles et littéraires avec ARTIS MIRABILIS LE CABINET DES CURIOSITES
 
   
|  home  |  à la page  |
 
Lettre ouverte à Jacqueline de Romilly
 
Madame,
 
J'apprends à l'instant votre disparition.
 
C'est empli de tristesse que je vous écris ces quelques mots pour vous dire une nouvelle fois tout le respect que je porte à l'ensemble de vos travaux, à l'ensemble de vos combats pour les langue et culture grecques, à l'ensemble de vos écrits, si modernes et si révélateurs de la pensée grecque, celle qui nous construit dans nos actes de tous les jours ! Car il s'agit bien de cela, de cette modernité de la culture grecque que vous avez si souvent mise en avant.
 
 
 
Portrait d'Homère
(Rome, copie romaine d'après un original grec créé vers 150 avant J.-C.)
Marbre pentélique
H 55 cm
 
 
A lire ou relire...
 
Homère,
PUF, 1985 : Que sais-je?
.
La tragédie grecque
PUF, 1982
.
La douceur dans la pensée grecque
Pluriel, 1995
.
La Grèce à la découverte de la liberté,
de Fallois, 1989
.
La grandeur de l'homme au siècle de Périclès,
de Fallois, 2010
.
Hector,
de Fallois, 1997
 
Parcourant de nouveau les ouvrages sur les rayons de ma bibliothèque, je me remémore la joie, la passion, la culture si impressionnante qu'il s'en dégage au travers des lignes.
 
C'est le combat pour la modernité de la culture grecque ancienne que je retiendrai et qui continuera à mobiliser toutes mes actions : il est dans chaque lègue de nos aïeux un fondement de ce que nous sommes aujourd'hui.
 
Je relis le courrier auquel vous aviez répondu personnellement lors de la création de la classe « Antiquités et Grandes Civilisations ». Vos interrogations, votre reconnaissance pour le travail mené ont été et sont aujourd'hui encore pour moi une source d'entrain, un argument de combat pour que les langues et civilisations antiques vivent dans l'enseignement actuel.
 
Si le combat n'est pas fini, s'il reste encore des points d'accroche et des batailles à mener, la question de la sempiternelle « utilité » des humanités trouve progressivement des réponses positives : nous ne pouvons voir où nous allons si nous ne savons d'où nous venons. Il apparaît donc évident maintenant que ce passé si lointain est une des réponses à notre réflexion sur notre identité : notre vie est parcourue de ces mythes, de ces textes, de ces pensées...
 
Vos combats, votre implication ne disparaissent pas aujourd'hui, ils sont repris par tous les passionnés de cette civilisation. Ce sont des légions entières, sous votre bannière, qui se lancent dans ce combat pour la liberté de la pensée.
 
"Patience, mon cœur"
 
Eric Millot